Née en octobre 2009 à Genève, Yasmine se porte comme un charme et fait la joie de sa maman Leila. Comme la célèbre Louise Brown, née en juillet 1978, Yasmine est un bébé-éprouvette. Mais contrairement à celle-ci, elle n’a pas effectué les premiers jours de son développement embryonnaire dans un incubateur mais dans le ventre de sa mère.
Inventée par le gynécologue genevois pascal Mock, cette méthode est développée depuis 2004 par l’entreprise Anecova. Elle a adapté les capsules microporeuses biocompatibles mises au point par le président de l’EPFL, Patrick Aebischer et son équipe, à la procréation. L’embryon passe ainsi les 5 premiers jours de sa vie dans le ventre de sa mère avant d’être extrait de la capsule et réimplanté au lieu de débuter son existence dans un incubateur. Selon le co-fondateur et CEO de l’entreprise, le célèbre business angels Martin Velasco,
Après avoir frôlé la faillite en 2013, forçant Martin Velasco à en reprendre les rênes, Anecova a déjà permis la naissance de 28 bébés en Suisse, Belgique et Espagne. L’entreprise entre maintenant en phase de commercialisation à grande échelle. «La grande difficulté a été de définir une procédure clinique standard et de mettre en place les formations des médecins », explique Martin Velasco. C’est chose faite. La HFEA (Human Fertility Embryology Authority) britannique a validé la thérapie en septembre dernier.
Le marché britannique pionnier
Le Complete Fertility Centre de l’hôpital universitaire de Southampton dirigé par le professeur Nick Macklon devient ainsi aujourd’hui la première clinique à offrir cette technologie de manière standard. Martin Velasco s’attend à la clientèle d’une nouvelle clinique par mois au Royaume-Uni à partir de ce printemps et évoque des contacts avancés avec un groupe espagnol opérant une quarantaine de cliniques de fertilité dans le monde. Une demande d’autorisation est aussi en cours en Suisse.
Entre grossesses toujours plus tardives pour cause de carrières féminines – certaines sociétés américaines vont jusqu’à proposer à leurs employées de congeler leurs embryons – et diminution de la fertilité masculine, le marché de la procréation assistée connait une croissance annuelle de 5% à 8% selon les pays et même de 20% en Inde. Environ 1,2 millions de cycles de fertilisation (tous ne sont pas des succès) ont lieu dans le monde chaque année. Anecova espère que sa solution plus naturelle sera choisie par de nombreux parents.